Soigner avec les jeux vidéos – médiation ou médiateur

Lors de l’article précédent nous avons vu les 3 grands domaines explorés avec les jeux vidéos : la dynamique imaginaire, le rapport au corps et le rapport aux figures idéales.
Toujours dans son livre, Mon psy sur internet ,Yann Leroux, explique que les jeux vidéos peuvent être utilisés comme des médiations ou comme des médiateurs.

Le jeu vidéo utilisé comme médiation
Lorsqu’il est utilisé comme médiation, le psychologue l’utilise comme un facilitateur de relation.
Dans certains cas, l’engagement dans la relation thérapeutique est difficile, par exemple, du fait de processus d’inhibition. Ainsi, le fait de parler des jeux vidéos va alors être une issue.
Cela va permettre au psychothérapeute de s’intéresser aux mouvements psychiques de ses patients et de tenter de trouver avec lui ce qui le motive essentiellement dans les jeux vidéos.
De la même manière, la façon dont l’enfant joue aux jeux vidéo est riche d’enseignements. Le style de jeu est en effet à l’image des traits de personnalité de chacun.

 

Le jeu vidéo utilisé comme médiateur
Dans, ce cas, c’est le dispositif concret qui va être utilisé, non plus les pratiques de jeu rapportés en parole.
L’immersion et la stimulation sont utilisées pour proposer au patient des situations dont le caractère anxiogène peut être maîtrisé.
Le psychologue travaille sur plusieurs plans. Il traite les images du jeu vidéo comme si il s’agissait du rêve du patient. Il prête également attention aux attitudes psychiques du joueur devant les images qu’il produit. Enfin, le psychologue attend du joueur qu’il soit capable de raconter ce qui est vécu à l’image.

De mon côté, en tant que psychologue diplômée, je propose des consultations à distance depuis 2012.
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Soigner avec les jeux vidéos – 3 grands domaines explorés

Toujours dans son livre, Mon psy sur internet ,Yann, Leroux, explique que les jeux vidéos sont utilisés principalement dans les thérapies d’enfants. Ceci est probablement le cas parce que les psychothérapeutes d’enfants ont l’habitude de travailler avec des médiateurs.
En effet, la technique du jeu a été inventé par la psychanalyste Mélanie Klein pour les enfants parce que ceux-ci ne disposent pas des mêmes moyens ni des même capacités de raisonnement que les adultes. Le jeu donne un accès presque direct à l’imaginaire de l’enfant.

 

Dans le cas des psychothérapies psychanalytiques, les jeux vidéos sont utilisés parce qu’ils permettent au joueur de mettre en scène, à l’intérieur du jeu et dans les interactions avec le matériel, des aspects de sa personnalité ou des relations qu’il a construites avec ses proches.

 

Trois grands domaines ont été explorés :

La dynamique imaginaire

Jouer avec un jeu vidéo, c’est d’abord jouer avec un mythe

Tout d’abord, il permet de retrouver le mythe de l’esprit immortel.
Le jeu vidéo va également permettre de retrouver la figure du héros. Les héros des jeux vidéos sont utiles aux enfants de trois manières différentes. Premièrement, le héros débute l’aventure avec peu de pouvoirs et ceux-ci augmentent peu à peu. De même que les pouvoirs de l’enfant vont augmenter avec son développement. Deuxièmement, le héros est celui qui rend le monde intelligible, en faisant apparaître les forces qui le modèlent. Dernièrement, le héros se transforme au fil des épreuves. Il va acquérir un nouveau statut tout en restant fidèle à ses engagements premiers.
Pour l’enfant, nous pouvons parler de soutien au “travail de grandir” puisqu’il va pouvoir s’identifier à un personnage.

 
Le rapport au corps

Les jeux vidéo sont également une “recherche du corps perdu”.
Les joueurs goûtent aux joies du changement d’identité et d’apparence dans leurs jeux.

 
Le rapport aux figures idéales

Les jeux vidéo sont porteurs de l’idéal du moi du joueur, c’est-à-dire de ses aspirations grandioses en accord avec les valeurs et l’éthique de sa culture. Ils présentent le modèle auquel il faut se conformer pour être aimé et reconnu de sa société.

 

Pour conclure, nous pouvons dire que les histoires des jeux vidéo, les interactions sensorimotrices et fantasmatiques qu’ils proposent en font un dispositif symbolisant, c’est à dire apte à transformer des éprouvés en représentations en affects. Ils sont ainsi un support de travail psychique. Ce sont des occasions de contact avec la vie imaginaire inconsciente collective, l’image du corps et de soi et une mise à l’épreuve des valeurs de chacun.


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Soigner avec les jeux vidéos – cadre thérapeutique

Je voudrais vous parler de l’utilisation des jeux vidéos dans un cadre thérapeutique.

Dans son livre Mon psy sur internet, Yann Leroux explique que les psychothérapeutes d’enfants ont été les premiers à relever l’intérêt des jeux vidéos dans un cadre de soin de rééducation. Mais ces utilisations n’ont pas fait l’objet de publications.

 
Deux cadres théoriques

Deux cadres théoriques différents ont utilisés les jeux vidéos.
D’une part, nous retrouvons l’utilisation des jeux vidéos dans celui des théories de l’apprentissage et du conditionnement. Les thérapies cognitives et comportementales (TCC) ont utilisées ces théories.
D’autre part, nous le retrouvons dans celui de la psychologie psychodynamique, héritière de la psychanalyse inventée par S. Freud. Dans ce contexte, le psychothérapeute va chercher à comprendre, avec son patient, au travers des jeux vidéo la manière dont il comprend le monde et dont il construit ses interactions.

 
Différentes utilisation des jeux vidéos

Ainsi, Evenlyn Esther, psychomotricienne, a insisté sur l’interactivité des images qui permet aux enfant de s’approprier un objet d’adulte tout en leur donnant l’illusion que “ça marche tout seul”. La machine va être appréhendée comme un partenaire presque vivant, sans faille, sans limites, et d’une disponibilité totale.

Quant à Henrick Garrel et Daniel Calin, rééducateurs en psychopédagogie, ils ont utilisé les ordinateurs et les jeux vidéos pour leur capacité soutenir les apprentissages.

 

De son côté, Bernard Guillot a proposé à des enfants en Institut Médico-Educatif (IME) toute une série de jeux vidéo.  Il a noté les effets que cette médiation peut apporter : antidépresseurs, cohésifs, reconnaissance de l’altérité. Il va appeler cette thérapie assistée par ordinateur : la “Psya0”.

 

De même, François Lespinasse et José Perez ont animé un “atelier jeu vidéo” dans un hôpital de jour bordelais qui accueillait des enfants présentant des problématique autistiques et psychotiques. Ils ont relevé les effets de socialisation qui se produisent autour du jeu vidéo. L’activité sera très régulée. Le dispositif a davantage été construit comme une aide à la socialisation et outil de remédiation que comme dispositif psychothérapeutique.

 

Quant à Michael Stora, psychologue, psychanalyste, il est celui qui a porté les jeux vidéos dans l’espace public et dans les pratiques professionnelles. Dans ses consultations médico-psychologique, il a donc proposé à des enfant de jouer à des jeux vidéos. Il repère ainsi la mise en scène de fantasmes inconscients des enfants.

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Avantages et inconvénients de la cyberpsychologie

Selon un article paru en Octobre 2012 dans Le Journal des Psychologues n° 301 et écrit par Patrick Cohen, avec l’arrivée de la cyberpsychologie, de nouvelles questions vont être posées.
Quel impact produit ce nouvel espace virtuel dans l’exercice du psychologue ?
Qu’est-il possible de préconiser pour la pratique en ligne ?

Pour commencer, nous pouvons dire qu’actuellement, un monde sans internet est difficilement imaginable.
Ainsi, la question qui se pose aujourd’hui n’est plus pour ou contre internet mais “comment” et dans quelles conditions ?

A l’espace physique traditionnel a été adjoint un nouvel espace virtuel, numérique.
Nos comportements commencent à être durablement modifiés par cette nouvelle chimère qu’est le physico-virtuel.
Il est probable que l’exercice du métier de psychologue soit modifié dans les années à venir. Cela n’a rien inquiétant puisque c’est le lot de tout métier de s’adapter aux évolutions sociales. Il semble néanmoins important de s’y préparer.

Y a-t-il un avantage à utiliser internet ?

Nous avons identifié quatre types de bénéfices plus spécifiques à l’exercice professionnels des psychologues :
l’accès libre et “gratuit” à des gisements d’informations. Comme tout un chacun, le psychologue peut ainsi accroître ses connaissances, alimenter sa réflexion.
via les blogs ou forums, il existe une possibilité exponentielle d’accroître les échanges thématiques et professionnels. Sachant que la profession de psychologue reste encore une pratique solitaire, cette nouvelle forme d’échanges en constituerait une compensation non négligeable

Du côté des usagers :
certaines personnes, en raison de leur situation matérielle (éloignement géographique, lieu peu accessible) ne peuvent avoir un libre accès aux psychologues. Ainsi, la dématérialisation de la relation permet que s’établisse un lien,
certaines personnes qui pourraient avoir du mal à être en relation immédiate et directe avec les psychologues pourraient désormais, par le truchement de ce canal, apprivoiser cette relation.

Inconvénients de la cyberpsychologie dans la relation à l’usager

L’inconvénient le plus évident est la non-inclusion spatiale des deux protagonistes.
Avec une rencontre dématérialisée, le psychologue se coupe de certaines données qui favorisent une meilleure compréhension de l’autre.

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La cyberpsychologie : une nouvelle pratique incontournable

Selon un article paru en Octobre 2012 dans Le Journal des Psychologues n° 301 et écrit par Cyrille Le Jamtel, la «cyberpsychologie» est devenue en peu de temps une pratique incontournable du paysage professionnel français.

Le cyberespace

Depuis une vingtaine d’année, de nouvelles modalités d’exercices de la psychologie sont apparues, par le biais du téléphone, puis d’internet.
Aussi, ces nouvelles modalités permettent de définir une pratique caractérisée par un cadre géographique et symbolique nouveau : le cyberespace.

Ainsi, la psychologie a progressivement pu s’ouvrir à la demande nouvelle des réseaux sociaux et des lieux d’échanges sur internet. C’est en prenant acte des mouvements sociétaux et de l’émergence de la cyberculture qu’elle y est arrivée.  C’est ce que nous  rappelle Yann Leroux : «La psychologie et la psychothérapie s’implantent sur l’internet d’abord comme objet d’échange avant d’être une pratique. Des groupes se forment, où l’on discute des différents aspects de la psychologie (…).»

Depuis 2012, les possibilités d’accès aux ressources psychologiques documentaires et/ou thérapeutiques sont en progression.  Elles suivent en cela le développement de l’internet mobile et des Smartphone.

La cyberpsychologie

La cyberpsychologie se voit désormais assigner des fonctions plus étendues et plus variées (soutien, conseil, orientation, coaching ou psychothérapie).

Ainsi, nous pouvons ajuster une nouvelle classification du cadre d’intervention psychothérapique.
Pour cela, nous prenons en compte les diverses avancées technologiques dans le domaine des télécommunications.

Des associations de psychologues de langue anglaise distinguent 3 niveaux possibles d’exercice de la psychologie :
– en direct ou en «face à face»,
– à distance, avec support technologique audio de type téléphone,
– à distance, par internet au moyen d’e-mail, chat, webcam.

La Commission nationale consultative de déontologie des psychologues (CNCDP) a été créé en 1997. Elle commence à se saisir de questions concernant la cyberpsychologie.

S’appuyant sur des principes généraux et reprenant les recommandations formulées par la CNCDP, il est possible de dégager cinq grands principes devant initier toute pratique cyberpsychologique :
– la vérification de l’identité du psychologue et de l’usager,
– le cadre géographique du lieu de la cyberconsultation : pour autant qu’il participe à l’instauration du cadre thérapeutique, le lieu de consultation est un élément qui ne devrait pas subir de modifications notables,
– la confidentialité des échanges : la cybercaméra (webccam) semble constituer le moyen technologique reproduisant le plus fidèlement possible l’échange d’une psychothérapie en milieu habituel,
– la conservation des données,
– la sécurisation du paiement.

Pour conclure, nous pouvons dire que la cyberpsychologie offre désormais, à bons nombres d’usagers, la possibilité de bénéficier de services d’un psychologue sans nécessairement le rencontrer physiquement.
La rencontre se fait sur un espace virtuel, plus projectif que créatif. Ainsi, elle va se faire dans le cyberespace qui, depuis, depuis son origine entend jouer le rôle de matrice au sens de William Gibson, d’ « espace potentiel » au sens de Donald W. Winicott.

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